Les experts-comptables se préparent à la régionalisation

Date 03-07-2013 19:23:58 | Sujet : Actualité Agadir et région

Difficultés des PME à employer des ressources humaines qualifiées
Le taux de chômage des diplômés de l’université est pourtant de près de 20%
L’implication des collectivités indispensable pour le développement de l’investissement


L’ORDRE des experts-comptables du sud s’intéresse au développement régional. «Cet intérêt est à mesurer dans l’accompagnement des professionnels en la matière en faveur des entreprises de la région, tout particulièrement dans cette conjoncture de crise», souligne Abderrahmane Laaroussi, expert-comptable et commissaire aux comptes à Agadir.
C’était en fin de semaine dernière dans la capitale du Souss lors d’une rencontre en présence de Lahcen Daoudi, ministre de l’Enseignement supérieur. Dans le devenir régional, ce département est particulièrement concerné. Ces dernières années, l’université Ibn Zohr tend par tous les moyens de coller aux spécificités économiques régionales. Le nombre des formations professionnalisantes n’a cessé de se multiplier. Mais le rendement des facultés et des écoles de l’université Ibn Zohr, qui ne dépasse pas 4.000 diplômés par an, ne trouve pas toujours preneur. Résultat: le taux de chômeurs diplômés serait de l’ordre de près de 20% dans la zone, un des plus élevés du Royaume. Il faut dire que les activités économiques de la région sont plutôt saisonnières, sans compter que les jeunes diplômés ne sont pas assez outillés en fin de cursus. De l’avis de Abderrahmane Laaroussi, la difficulté des entreprises régionales à employer à plein-temps un directeur administratif et financier, un comptable et encore moins un juriste, est aussi à l’origine de la faiblesse du taux d’emploi des diplômés dans la région. C’est tout l’intérêt de la présence et du rôle crucial de l’expert-comptable pour accompagner les chefs d’entreprises souvent seuls maîtres à bord sans collaborateurs qualifiés, souligne-t-il. Dans ce contexte, difficile de parler cependant de compétitivité. L’activité économique de la région, en grande partie tournée vers l’international, et le modèle de régionalisation avancée ont besoin d’entreprises fortes et outillées, notamment sur le plan humain, soutient Jamal Diwany, président du Centre des jeunes dirigeants à Agadir. Selon lui, la réussite de la régionalisation et, plus globalement, le développement régional passent aussi par une amélioration de la gouvernance à travers la synergie des stratégies sectorielles. En un mot, face à la crise économique, les entreprises ont besoin de propositions concrètes mais aussi de l’implication des collectivités locales dans la formation et dans le soutien de l’investissement privé. Le nerf de la guerre restera cependant le financement. Et à ce niveau, on n’y arrivera pas sans une véritable volonté politique de facilitation, lance un intervenant.

Freins

LE développement régional passe aussi par plus de souplesse administrative pour faciliter l’investissement. A ce sujet, certains montrent du doigt les élus locaux. L’absence de visibilité sur le foncier et les terrains disponibles est aussi un frein, déplorent-ils. Par ailleurs, les spéculateurs bloquent des terrains. Aucune zone industrielle du Grand Agadir n’a échappé à ce phénomène. Des années après leur mise en activité, elles sont toujours à un taux global de valorisation de 50% environ. Alors que des investisseurs sont à la recherche de terrains. Mais les prix du m² demandés par les spéculateurs dépassent toute rationalité. La zone touristique du Founty est aussi dans cette situation. Malgré les lettres de relance, les chantiers en rade sont encore nombreux et bien des terrains désespérément vides. Dommage pour Agadir!

L´Economiste



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