L'alzheimer : de la dégénérescence à l'oubli

Date 20-09-2007 21:36:58 | Sujet : Santé

L'Alzheimer, maladie méconnue il y a encore quelques années, est actuellement un réel problème de santé publique pour plusieurs pays et tout porte à croire que cette pathologie va encore prendre du terrain de par le monde.

Découverte en 1906 par un médecin psychiatre allemand du début du XXe siècle, Aloïs Alzheimer (1864-1915), cette démence a été longtemps considérée comme rare mais les cas ont augmenté d'une façon exponentielle.
Cette maladie, dont la journée mondiale est célébrée le 21 septembre de chaque année, affecte quelques 24 millions de personnes dans le monde et les experts redoutent que ce chiffre soit doublé tous les vingt ans.

En France, près d'un million de personnes sont atteintes de cette démence, mais ce sont plus de trois millions de Français qui, au quotidien, vivent avec un malade d'Alzheimer : conjoints, enfants, personnels de santé.

L'Alzheimer touche les cellules nerveuses du cerveau et en particulier celles impliquées dans la mémoire et les fonctions intellectuelles. Elle atteint les sujets âgés de plus de 65 ans. Toutefois, il existe des cas précoces chez des patients moins âgés.

Le nombre de cellules du cerveau diminue progressivement pour laisser place à des lésions appelées "plaques séniles" qui affectent le fonctionnement du cerveau.

"C'est un vrai problème de santé publique, aussi bien dans les pays développés que dans les pays en voie de développement et ceci va s'aggraver avec le vieillissement de la population", confie à la MAP, le chef du service de neurologie A et neuropsychologie à l'hôpital des spécialités de Rabat, le Pr Mustapha El Alaoui-Faris.

Au Maroc, aucune statistique officielle n'est disponible pour le moment.

Cette maladie neurologique dégénérative est "une vraie maladie, ce n'est pas simplement la vieillesse", poursuit-il.

Toutes les personnes âgées ne développent pas forcément cette pathologie mais la fréquence augmente avec le vieillissement, précise le Pr El Alaoui-Faris.

Dans la maladie d'Alzheimer, c'est le centre de la mémoire qui est atteint en premier lieu, puis les lésions progressent de façon régulière sur plusieurs années -en moyenne 8 ans- pour atteindre l'ensemble du cortex cérébral.

Les spécialistes considèrent que 5% des personnes de plus de 65 ans peuvent développer la maladie d'Alhzeimer. Ce pourcentage augmente avec l'âge : pour une population de plus de 75 ans, il est d'environ 10%, pour les plus de 85 ans, il est de près de 25%.

Les spécialistes tirent la sonnette d'alarme puisque l'espérance de vie augmente. Contrairement à d'autres pathologies, les causes de la maladie sont difficilement identifiables, les experts s'accordent néanmoins sur l'influence de plusieurs facteurs.

Si le principal facteur reste l'âge, d'autres peuvent jouer un rôle important. Les personnes qui ont un père, une mère, un frère ou une soeur atteint de la maladie ont un risque plus élevé de la développer par rapport à quelqu'un qui n'a aucun cas dans sa famille.

L'hypertension artérielle, le diabète, l'hypercholestérolémie, le tabac et le faible niveau d'instruction (moins de 5 ans de scolarisation), entre autres, figurent également en tête des facteurs de risque.

Pour le moment, il n'existe aucun traitement curatif de la maladie d'Alzheimer. Cependant certains médicaments peuvent ralentir l'évolution de la maladie.

Ces médicaments peuvent alléger certains symptômes tels que les pertes de mémoire ainsi que les troubles de comportement. Il est important que la personne atteinte de la maladie d'Alzheimer continue à avoir des activités pour améliorer sa qualité de vie, notamment les tâches ménagères, les loisirs ou encore les rencontres avec la famille.

La prise en charge du malade est un lourd fardeau pour sa famille. Non seulement sur le plan matériel mais aussi sur le plan affectif surtout que l'entourage est souvent mal préparé aux réactions imprévisibles du malade.

Après la perte de la mémoire, le malade perd progressivement la notion du temps, de l'espace. Il présente également des difficultés à s'exprimer. Puis les troubles s'accentuent avec la perte d'autonomie et des gestes de la vie courante.

Pour atténuer les risques de contracter cette pathologie, les experts insistent sur la prévention des facteurs de risques vasculaires, la multiplication des activités intellectuelles (lecture, écriture, jeux de société, mots fléchés...) ainsi qu'une bonne insertion sociale et familiale (être bien entouré...). Le sport surtout la marche fait partie des facteurs protecteurs. En matière de prévention, le régime méditerranéen traditionnel basé sur la consommation de fruits et légumes, de céréales, de noix, de poissons et d'huile d'olive serait, selon les chercheurs, une autre arme contre l'Alzheimer.

MAP



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