Culture & Divertissement: FIFM : Maître Scorsese donne sa leçon de cinéma

Posté par: Visiteursur 10-12-2007 20:49:20 2229 lectures Dans un festival de cinéma de l’ampleur de celui de Marrakech, l’éveil des sens n’est jamais loin. Ce samedi, la magie a opéré dans un recoin de l’immense salle du palais des congrès. Un maître incontesté du septième art a pris place dans la salle des ambassadeurs pour divulguer quelques unes des clés de son génie cinématographique.

Devant une assistance émerveillée, Martin Scorsese s’est laissé aller au jeu de l’autoanalyse, commentant, séquences de films mémorables à l’appui, le miracle émotionnel d’œuvres comme « New York, New York », « Casino », ou encore « La dernière tentation du christ ». En l’écoutant parler de sa passion, il était possible de comprendre, ne se serait-ce qu’un peu, pourquoi les films de ce grand cinéaste ont autant d’effets sur l’esprit.


On apprend notamment que les objets qui meublent le parcours imagé du maître ont une fonction, « qu’ils sont des acteurs à part entière » explique Scorsese. Comme cette chemise haïtienne que porte Robert De Niro dans « New York, New York » et que l’on retrouvera dans « Les nerfs à vif ». « Une chemise aussi ridicule que celle que porte De Niro dans « Casino », n’est-ce pas !», sourit Scorsese, « Mais qui renforce la personnalité du personnage ».

Celle d’un De Niro ultra insistant face au refus de Lisa Minnelli de répondre à ses avances dans « New York », un film que Scorsese juge inabouti, du fait notamment des improvisations que l’on retrouve dans d’autres films réalisé par Scorsese et qui ont parfois été rendues nécessaires par le budget, comme l’explique le cinéaste. Mais qui, souligne-t-il, ont toujours fait l’objet d’un travail rigoureux et structuré.

Scorsese en orateur magistral est aussi revenu, durant son exposé, sur la musique, une composante omniprésente dans ses œuvres, « un personnage à part entière », s’exclame le réalisateur américain après la projection d’une séquence de « Kundun » qu’il a réalisé dans le Sud marocain tout comme « La dernière tentation du christ ». Martin Scorsese qui a réalisé plusieurs documentaires musicaux dont l’un sur les Rolling Stones a été autant captivé que le public par l’extrait projeté d’un de ses documentaires.

En hochant la tête au rythme des pulsations du blues envoutant de Muddy Watters, Martin Scorsese démontre qu’un grand cinéaste est avant tout une âme sensible à d’autres arts et d’autres cultures. Un esprit que l’on retrouve dans les thèmes universel de ses œuvres visionné partout dans le monde. Quant on sait combien est grande la place des films de Scorsese sur le étals des films piratés au Maroc, on ne peut s’empêcher de penser que c’est aussi une partie de l’imaginaire du cinéphile marocain qui était décrypté cet après-midi.

Menara