Culture & Divertissement: Festival Gnaoua et Musiques du monde : Essaouira entame sa seconde décade de transe

Posté par: Visiteursur 27-06-2008 21:07:18 2000 lectures Chaque année, depuis onze ans maintenant, Essaouira célèbre dans l’allégresse l’extravagant héritage des gnaoua, ces descendants d’esclaves originaires d’Afrique noire, qui portent en eux la vague douleur mais aussi l’implacable gaieté de leurs ancêtres exilés.

Cette confrérie a depuis toujours célébré l’identité hybride qui l’anime mais qui peu à peu s’épuisait face à l’implacable marche de la modernité. C’est l’ancienne Mogador, principal point et port d’attache avec leur passé, qui a fini par les glorifier. Aujourd’hui, grâce au festival d’Essaouira, la notoriété des gnaoua s’est réinstallée en Afrique du Nord pour partir à la conquête du monde.


La palette d’artistes étrangers venus se frotter à la déroutante créativité des Maâlems est véritablement époustouflante. Bien avant le festival, Il y a d’abord eu quelques figures emblématiques de la scène rock des sixties et des seventies, qui sont venus se ressourcer sur les plages et environs d’Essaouira.



Jimmy Hendrix a ainsi ébloui Diabat d’une présence fortuite. Il y rencontra notamment Abderhaman Paca, la légende vivante de Nass Al Ghiwan. D’autres comme Cat Stevens ou les Rolling Stones ont séjourné à Essaouira.



Venus de tous les coins du monde de musiciens prestigieux sont venus gonfler la renommée de cette rencontre annuelle. Mais c’est surtout l’univers du Jazz et son intérêt pour la diversité du monde qui façonne l’incomparable originalité des métissages musicaux du Festival.



Hier soir, pour une énième fois, Essaouira s’est mutée en un immense laboratoire musical investi dans un premier temps par le groupe Samulnori Molgae qui n’a eu aucun mal à intégrer l’univers gnaoua du groupe marakchi Baali.



Pour cette première partie du concert d’ouverture sur la place Moulay Hassan, la troupe coréenne a joué du « Samulnori », un genre de musique traditionnelle regroupant quatre instruments de percutions, la cymbale Kkwenggwari, le gong, le Jonggo et tambour traditionnel de Corée.



Ce fut ensuite au tour du duo argentin Fermin et Nelson de passionner la foule avant qu’Eric Leginini ne s’installa face à son piano pour une virée dans les méandres d’un jazz rattrapé et transfiguré plus tard dans la soirée par les notes du Mâalem Mustapha Bakbou. La deuxième décade de transe d’Essaouira est bien entamée.

Said RaĂŻssi
Menara