Culture & Divertissement: Essaouira : Les jeunes Gnaoua sur les traces de leurs aînés

Posté par: Visiteursur 26-08-2008 17:19:25 1783 lectures · La relève des maâlem se prépare
· Plus de 300 artistes se sont produits sur scène


Assurément, le festival des jeunes talents Gnaoua d’Essaouira prend une dimension internationale. Ainsi, ce sont plus de 300 artistes qui se sont produits pendant cette 5e édition. La place Moulay Hassan sur laquelle a été montée la grande scène a été comble et très animée durant les 4 jours du festival qui s’est déroulé du 20 au 23 août.


La ville a connu à l’occasion une très grande affluence des visiteurs nationaux et étrangers. Les hôtels ont affiché complet et les restaurants, snacks et gargotes ont aussi réalisé de bonnes affaires. «Au demeurant, hôteliers, grands restaurateurs et maisons d’hôte ont aidé à l’organisation du festival en offrant chambres et repas», signale Mostafa El Azza, président du CPT (Conseil provincial du tourisme). D’où la satisfaction exprimée par les professionnels du tourisme pendant cette saison. Pour certains d’entre eux, Essaouira est devenue une destination de séjour avec une clientèle qui passe au moins une semaine dans la ville.

Actuellement, la destination est vendue en package par de grands tour-opérateurs. Pour ne citer que les plus importants, il s’agit de FRAM (France), Franco Rosso (Italie), Travel Plan, Trans-hôtel (Espagne) ou encore Gulliver (Londres).

L’équipe d’organisation du festival s’est également étoffée par l’implication de jeunes artistes. La programmation, quant à elle, s’est beaucoup enrichie. La manifestation est devenue un événement célèbre avec son concours des jeunes talents Gnaoua de tout le Maroc, constate Redouane Khane, président de l’Association Essaouira Mogador.

Pourtant, le festival a disposé d’un budget modeste de l’ordre de 800.000 DH. La gestion n’est pas aisée pour prendre en charge le transport, la restauration et l’hébergement de plus de 300 artistes sans oublier les primes pour les gagnants aux concours. Cette année les moyens techniques de la scène ont été très améliorés. Le tiers du budget a été consacré à la sonorisation et à l’éclairage, précise Abderrahim El Bertai, DG du festival.

Côté spectacle, les jeunes groupes Gnaoua étaient bien préparés. «Ils ont offert au public des spectacles de haut niveau dignes de grands maâlem gnaoui», témoigne Abdeslam Alikkane, directeur artistique des 2 festivals des Gnaoua et mâalem de son état.

Pendant cette édition, ce sont 9 groupes de jeunes Gnaoua qui ont participé aux concours. Ils sont venus de Tanger, Salé, Marrakech, Safi, Agadir et évidemment d’Essaouira. Le spectacle d’ouverture a été inauguré par la représentation de 26 jeunes de l’école de l’art gnaoui de la ville. Cette école, unique en son genre au Maroc, a été fondée l’année dernière (cf.www .leconomiste.com). Au niveau de la compétition, le prix du T’bal a été accordé à Salem Rahrouh de Tanger.

Le jury, composé de maâlem, a consacré Saïd Amchir d’Essaouira pour la meilleure voix. Alors que Mohammed Boumazzough d’Essaouira a remporté le prix du Guembri, et Abdesslam El Ouassif d’Agadir a été distingué pour sa prestation scénique.

Le festival dans sa 5e édition a rendu un hommage posthume au maâlem Mah-moud Akharraz, un des pionniers du patrimoine artistique gnaoui.

Mohamed RAMDANI
L'Ă©conomiste