Economie: Tourisme : Les conseils régionaux déballent tout

Posté par: Visiteursur 16-09-2008 21:43:51 1628 lectures · Un défaut de gestion et des petits budgets

Redéfinir l’architecture globale des CRT (conseils régionaux du tourisme), leurs missions et leurs compétences. Tel fut l’objet de la 1re réunion des CRT qui s’est tenue vendredi dernier à Marrakech. Une rencontre initiée par la FNT et le CRT de Marrakech et qui a rassemblé présidents des fédérations métiers et l’ensemble des conseils régionaux de tourisme «sous le signe du rassemblement et de la mise en œuvre de visions communes stratégiques».


Cette rencontre a permis de mettre à nu les problèmes dans lesquels se débattent ces conseils régionaux, créés au lendemain de la mise en application de l’accord-cadre du tourisme. 6 ans plus tard, les objectifs sont toujours les mêmes et les doléances aussi. Presque rien n’a changé pour ces associations qui déjà en tant que Grit (Groupement régional d’intérêt touristique) se heurtaient à des problèmes de financement. A Marrakech, tous les responsables des conseils étaient unanimes: elles vivotent à peine, avec des petits budgets qui proviennent notamment des contributions des collectivités. Quant aux budgets de l’Office, ils sont mal répartis et affectés le plus souvent à l’organisation des festivals. «Nous fonctionnons dans une hypocrisie relationnelle», souligne Saïd Mouhid, DG du CRT de Casablanca, premier conseil à avoir vu le jour. Pour le représentant de l’Office, Redouane Reghay, les budgets consacrés aux CRT sont consommés à peine à 60%, et ce, en l’absence de stratégie et de ressources humaines. «Il existe un véritable gap entre les ambitions des professionnels et les outils mis à leur disposition», constate à son tour Khalid Tijani, ancien délégué de tourisme à Bruxelles et président directeur général du CRT de Marrakech. Comme attendu, le financement des conseils régionaux du tourisme a occupé largement le débat. «Face à une longue liste d’objectifs dont le 1er est de porter le nombre de touristes à 2,4 millions, nous fonctionnons avec un budget de moins de 3 millions de DH octroyés par les collectivités locales», fustige Abdelatif Kabbaj, président du CRT de Marrakech. Pour le président du CRT d’Agadir, Abderahim Oumani, la responsabilité de ce gap est aujourd’hui partagée. «Les professionnels privés ne sont pas motivés et le bénévolat a ses limites.» Finalement, les conseils d’Agadir et Marrakech s’en sortent mieux que d’autres. A Tanger et à Rabat, les CRT tournent avec des caisses vides. «Comment alors attendre de ces instances un plan marketing et promotionnel?», s’interroge My Habib Alaoui, président du CRT de Rabat.

«Les budgets doivent dĂ©sormais ĂŞtre Ă  la hauteur des investissements lancĂ©s dans une ville ou rĂ©gion. L’offre se dĂ©veloppant crĂ©e des besoins de budget marketing en constante augmentation», rĂ©sume Othmane Alami, prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration nationale du tourisme.

Ce diagnostic tiré, les professionnels ont mis en place un comité de pilotage chargé de redéfinir d’ici le 15 octobre l’action des CRT et un modèle de financement. Le plan d’action devra aboutir à la création du Conseil national du tourisme, prévu par le contrat-programme. A terme, les CRT devront développer leur propre plan marketing et une promotion B to B régionale. A l’Office de se concentrer sur l’image institutionnelle du pays, espère Alami.

Création des FRT

En attendant le plan d’action qui devra tirer vers le haut les CRT, le conseil d’administration de la Fédération nationale du tourisme tenu au lendemain de la rencontre des conseils régionaux a décidé de confier la création des Fédérations régionales de tourisme (FRT) aux présidents actuels des CRT. Par ailleurs, le CA de la FNT a présenté le bilan de ses Commissions thématiques, la stratégie adoptée avec son partenaire public de la Vision 2020. Du reste, une date et un lieu ont été fixés pour le Congrès national de la FNT qui aura lieu à Marrakech le 19 janvier avec pour thème «Les Rencontres nationales de formation».

Badra BERRISSOULE
L'Ă©conomiste