Economie: Tourisme national : « Task force » contre la crise internationale

Posté par: Visiteursur 02-01-2009 00:24:39 1533 lectures Le secteur du tourisme national se mobilise pour faire face aux retombées de la crise mondiale. Une « task force » vient d’être mise en place par le département de Mohamed Bousaid.

Les professionnels du secteur du tourisme national réagissent pour faire face à la crise internationale qui a marqué les économies mondiales en cette année 2008. Lors d’une rencontre tenue le 23 décembre à Casablanca, Mohamed Bousaid, ministre du tourisme et de l’artisanat a annoncé la mise en place d’une « task force », CAP 2009.


Le ministre reconnaît que les effets de la nouvelle conjoncture sur le tourisme mondiale ne seraient pas limités, sans pour autant dramatiser quant à la question des éventuelles retombées de la crise sur le tourisme marocain. Selon Bousaid, malgré un environnement international marqué dont par cette crise financière mondiale, le secteur aura enregistré des tendances satisfaisantes. « Le tourisme national se porte bien », assure le ministre du tourisme. Et d’ajouter : «durant les cinq dernières années, nous avons atteint des réalisations très importantes. Et même en 2008, année difficile pour les économies mondiales, les résultats sont positifs ». En étant clair dans ses propos, Mohamed Bousaid s’est aussi montré catégorique. Selon lui, il n’y a pas de doute, « le secteur continuera de drainer des devises et les engagements de la vision 2010 seront maintenus ». Le ministre étaye ses propos par ces chiffres : à fin 2008, le nombre prévu de touristes qui auront visité le Maroc atteindra quelque 7,9 millions, soit une progression de +7% par rapport à 2007.

En étant optimiste, Bousaid se montre tout aussi prudent. Il le sait, dans ce contexte international où l’économie des principaux pays émetteurs a enregistré un ralentissement réel, l’heure est à la vigilance. Le Maroc se doit de répondre aux retombées éventuelles de la nouvelle conjoncture mondiale. Pour anticiper l’impact de la crise international sur le tourisme national, le département du tourisme a donc choisi de mettre en place une « task force », CAP 2009. Laquelle est chargée d’élaborer un plan d’action, dont la restitution est prévue pour mi-janvier 2009. Le but recherché est surtout d’anticiper les effets de la crise mondiale sur le court terme. Dans ce cadre, un certain nombre d’actions devrait être entrepris. Toutes les mesures envisagées visent essentiellement à consolider les parts de marché, d’une part. Et d’autre part, à dynamiser l’activité touristique sur le plan régional. La priorité sera donnée en premier lieu aux destinations les plus prisées habituellement, à savoir Marrakech, Fès, Casablanca et Agadir.

CAP 2009 a pour objectif également le renforcement de l’attractivité du tourisme national, à travers notamment le maintien de la dynamique des investisseurs déjà impliqués dans de grands projets qui sont en cours de réalisation. Par ailleurs, il s’agira aussi de consolider les parts de marchés au niveau des marchés émetteurs par des contacts de proximité auprès des TO.

Dans le cadre de ce programme d’ensemble, un comité de coordination national devrait se réunir tous les deux mois. L’objectif escompté, selon les initiateurs de CAP 2009, est d’évaluer les différentes actions entreprises par les partenaires de ce plan d’action, mais aussi déceler les éventuels blocage. A ce sujet, un grand débat sur la mise en œuvre de ce plan d’action aura lieu le 15 janvier 2009 à Marrakech, lors du congrès de la Fédération Nationale du Tourisme (FNT).

« En ces moments qui s’annoncent, dans tous les cas, difficiles tant au niveau national que régional, nous devons tirer profit des opportunités qu’offre la crise », indique Othman Cherif Alami, Président de la FNT. « Certes, la crise mondiale présente des menaces, mais il y a également des opportunités à saisir. Nous voulons nous concentrer sur les opportunités afin d’écarter les éventuels menaces », insiste-t-il, partageant entièrement l’optimisme de la plupart des opérateurs du secteur. « Nous somme très optimistes et confiants quant à notre capacité de saisir les opportunités que cette nouvelle conjoncture présente », soutient Mohamed Bousaid. C’est que pour le ministre du tourisme, « avec l’influence de ce ralentissement sur les pouvoirs d’achat des touristes, ces derniers vont, de plus en plus, prendre compte de la durée de leur séjour et auront une sensibilité accrue aux prix et à la proximité dans le choix des destinations ». C’est là un clin d’œil vers les opérateurs concernés pour qu’ils reconfigurent leur offre en conséquence. Surtout que le Maroc a un atout majeur pour influer le choix des touristes potentiels d’Europe et même de l’Asie, celui de la proximité.

Tourisme mondial : Pas de croissance en 2009

En ces moments difficiles, il est certain que la conjoncture est marquée par la crise financière mondiale. Cette conjoncture présente des répercussions négatives réelles sur la demande internationale, notamment en matière de tourisme. D’ailleurs, l’Organisation Internationale du Tourisme prévoit que, cette année, le tourisme mondial subira un ralentissement pour atteindre seulement 2% de croissance par rapport à 2007. Et en 2009, les prévisions de l’organisation parlent d’une croissance de 0%. Qu’en est-il des prévisions sur le plan national ? Mohamed Bousaid, le ministre de tutelle, indique à ce sujet : «même si en période de crise, il est difficile d’avancer des prévisions, mais nous allons faire beaucoup mieux que la moyenne internationale». D’ailleurs, selon lui, les engagements de la stratégie 2010 seraient en train de se concrétiser. En effet, d’ici fin 2009, les deux stations balnéaires de Saïdia et de Mazagan devront ouvrir leurs portes, affirme-t-il. A cette échéance, dit-il, la capacité du Maroc en matière d’hébergement comptera quelque 20.000 lits, contre 10.000 en 2008.

Le Reporter