Actualité Agadir et région: Sidi Ifni à la recherche d’un nouveau souffle

Posté par: Visiteursur 18-11-2010 12:31:41 1563 lectures · La province entame sa mise à niveau
· Des potentialités économiques trop peu exploitées
· Le dossier du foncier reste à régler


PÊCHE, tourisme écologique, produit du terroir, la province de Sidi Ifni a plus d’une niche pour son développement économique. Son activité sur ce plan reste cependant en deçà de ses potentialités. C’est le constat que les membres de la Chambre de commerce de la région d’Agadir ont fait la semaine dernière lors de la session ordinaire qu’ils ont tenus dans cette ville, dans une démarche de proximité.


Depuis la nomination d’un gouverneur en mars dernier, les choses semblent bouger. Dès l’entrée de la ville on sent le changement à travers le réaménagement de l’artère principale et de ses abords plantés de palmiers. A en croire les autorités locales, ces travaux ne sont qu’une infime partie visible des nombreux chantiers entrepris au niveau de la province. Sur le plan infrastructures routières précisément, le ministère de l’Equipement et du Transport réalise dans la province de Sidi Ifni, dans le cadre du Programme national de construction des routes rurales (PNRRII), un linéaire total de routes à construire ou à aménager de 151,5 km, d’un coût global de 140 millions de DH. L’exécution de ce programme s’achèvera à la fin de l’année 2012, et permettra le désenclavement de 9.900 habitants du monde rural, portant ainsi le taux d’accessibilité de ces populations à l’infrastructure routière de 70% à 86%, avancent les responsables du dossier.

En matière d’assainissement et d’accès à l’eau potable, les chantiers sont également bien avancés, indiquent les représentants de la délégation régionale de l’Office nationale de l’eau potable (Onep). Selon eux, après l’achèvement fin 2011 des ouvrages mis en œuvre, d’un coût global de 60 millions de DH, le taux d’accès dans la province devrait passer de 87% à 93%. Parallèlement, des travaux d’un coût de 70 millions de DH ont été engagés pour la réhabilitation et l’extension du réseau d’assainissement de Sidi Ifni ainsi que l’aménagement d’une station d’épuration. Aujourd’hui les travaux sont en phase finale et la mise en service est prévue en décembre prochain. Les retombés sur le plan environnemental et sanitaire de la démarche seront à terme certains. Pour la ville de Sidi Ifni cela va être l’occasion d’aspirer pour sa plage au «Pavillon bleu» et surtout améliorer la qualité de ses eaux de baignade. Toujours sur le plan environnemental, le Conseil communal a lancé la requalification de la décharge urbaine. Un projet d’un coût estimé à 28 millions de DH.

L’objectif de tous ces chantiers est, bien sûr, outre d’améliorer le cadre de vie des habitants de la ville, de rendre plus attractive la région pour les investisseurs. Sur ce plan, il y a encore fort à faire. Malgré ses fortes potentialités, la province offre encore trop peu d’opportunités d’emplois. Dans les rues de la ville de Sidi Ifni, la présence de jeunes et moins jeunes attablés à jouer aux cartes dès la matinée est un signe de désoeuvrement qui ne trompe pas. Pourtant la cité est dotée d’une façade atlantique qui offre une grande richesse halieutique. C’est même une composante importante du secteur de la pêche dans le Souss-Massa-Draâ. Selon Mamai Bahia gouverneur de Sidi Ifni, l’activité de pêche dans la province a généré cette année 105 millions de DH de chiffre d’affaires. Mais le port de Sidi Ifni ne pourra jouer son rôle de locomotive de la région sans intégration à celui d’Agadir. Pour l’heure, il est question de régler le problème de l’ensablement qui handicape cette infrastructure portuaire.

L’étude initiée dans ce cadre est achevée et l’ouverture des plis de l’appel d’offres relatif aux travaux nécessaires pour résoudre cette contrainte tout comme le projet d’extension du port est programmée pour le 25 novembre. De fait, l’attractivité de la province passe aussi par l’accélération de tous les projets structurants. Elle repose de même sur une vision claire de choix stratégiques. Dans ce contexte, le gouverneur dit travailler pour l’heure sur la préparation d’une feuille de route pour le développement économique de la zone. Parallèlement, les élus élaborent de leur côté le plan de développement communal de la ville.
Dans cette cité au passé riche et mouvementé, il y a également beaucoup à faire sur le plan du foncier pour drainer des investisseurs. En effet, Sidi Ifni doit encore se démener pour récupérer ses terrains. Près de 90% de son assiette foncière sont propriétés de la Direction du Domaine -ministère des Finances-, à l’armée et à l’Espagne! Les Espagnols ont quelque 14 édifices implantés pour la plupart en plein centre-ville, notamment la Bagadoria. De fait, Sidi Ifni traîne les tracas judiciaires du dossier foncier depuis des décennies. Et selon les élus de la ville il n’y a encore rien de nouveau sur ce plan.

Formation

ÇA commence à bouger sur le plan de la formation professionnelle dans la province de Sidi Ifni. Trois centres sont en projet dans la zone. L’un sera dédié au secteur maritime, le deuxième aux activités agricoles et sera implanté précisément à Lakhsass. Le troisième, enfin, est un Institut spécialisé de technologies appliquées (ISTA). En matière de formation, on rappellera l’établissement de l’OFPPT financé et aménagé ces toutes dernières années, à Mirleft par un mécène de la région.

Cactus

LE cactus est une importante richesse agricole de la province de Sidi Ifni notamment dans la contrée d’Aït Baâmrane. A en croire les élus de la région, cette zone génère près de 50% de la production nationale de cactus. Pour développer cette niche, une démarche de labellisation du produit est lancée par le Conseil régionale du Souss-Massa-Draâ. D’un autre côté, pour organiser la filière et développer les revenus des petits producteurs sans oublier la création de nouveaux emplois, le Conseil régional a aussi programmé l’aménagement d’une unité de conditionnement et de transformation du cactus. Un projet de près de 22 millions de DH. En attendant, des kilomètres et des kilomètres de pistes ont été aménagés pour désenclaver les zones de production de cactus.

L'Ă©conomiste