Actualité Agadir et région: Festival Timitar : Au nom de la culture amazighe

PostĂ© par: Visiteursur 29-06-2013 19:50:00 961 lectures ● Le festival Timitar, en plus d’être le rendez-vous culturel phare du Souss, est aussi une opportunitĂ© de rappeler les avancĂ©es opĂ©rĂ©es dans le cadre de la valorisation de la langue amazighe.
● Une table ronde a Ă©tĂ© organisĂ©e Ă  l’occasion du festival avec pour thème la «Loi organique de la langue amazighe et le Conseil national des langues et de la culture marocaine».


Une table ronde a été organisée en marge du festival Timitar. Modérée par Ibrahim Bouaghaden, vice-président de l’association Timitar, la rencontre avait pour thème «La loi organique de la langue amazighe et le Conseil national des langues et de la culture marocaine» et mettait à contribution Ahmed Boukous, recteur de l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), Hassan Oulhaj, doyen de la Faculté de droit à Rabat ou encore Hassan Tarik en sa qualité de professeur du Code constitutionnel. Cette rencontre a servi ainsi d’occasion pour les participants de rappeler que la culture amazighe constitue une principale composante de l’identité marocaine et reste fortement ancrée dans l’histoire du Royaume. Et de poursuivre dans ce sens qu’elle «représente le socle historique de la culture et de l’identité marocaines, car marquant de son empreinte l’inconscient collectif, et s’exprime à travers la pensée et le comportement dans ses manifestations les plus courantes», selon Ahmed Boukous.


Les différents intervenants se sont relayés pour évoquer les différents aspects de l’application effective des dispositions constitutionnelles concernant la langue et la culture amazighes. La principale critique concernait les retards constatés pour l’introduction effective d’une langue amazighe commune dans l’éducation, l’administration, les médias et la signalisation. «L’affirmation de la place de la culture amazighe fait partie de la définition de l’identité nationale. Les Amazighs, dans le passé, se sont toujours battus pour l’indépendance physique des pays de l’Afrique du Nord. Le combat pour la culture est assez récent, mais c’est ce qui permettra de compléter l’idée même d’indépendance», a soutenu Hassan Oubelkassem. M. Boukous, de son côté, a mis en relief la richesse et la diversité de la culture amazighe dans tous les domaines de l’art et de l’artisanat, rappelant les immenses contributions de cette culture dans l’affermissement de l’identité marocaine.

Cette table ronde a également souligné la nécessité de prospecter de nouveaux mécanismes permettant de baliser la voie vers une institutionnalisation efficiente de l’amazigh à tous les niveaux. La promotion de la culture amazighe ne devrait nullement être réduite à la défense de son aspect linguistique, ont-ils insisté, mettant en exergue l’importance d’imprimer une impulsion féconde à la valorisation du patrimoine, de l’art et de l’héritage amazighs.

Les différents intervenants ont tenu à signaler que des événements comme Timitar, doivent avoir pour fonction principale de promouvoir et de populariser cette culture qui fait partie intégrante de l’identité nationale. Pour le recteur de l’IRCAM le transfert de la langue et de la culture amazighes aux générations futures constitue une condition nécessaire pour la sauvegarde de cette partie importante de l’identité marocaine, mais sans pour autant se laisser prendre dans le piège d’un chauvinisme isolationniste qui ne ferait que renforcer le clivage au sein du tissu sociétal.

les Igoudars, un patrimoine architectural à préserver

Une table ronde a eu lieu en marge du festival sur la thématiques des Igoudars, qui ne sont autres que des greniers collectifs, des bâtisses millénaires de l’architecture amazighe. ces édifices fortifiés étaient construits par les villageois qui y emmagasinaient leurs biens les plus précieux.

Actuellement, en voie de disparition, cet héritage inestimable qui tombe en ruine et se dégrade d’année en année, nous interpelle pour engager en urgence une concertation avec tous les acteurs concernés pour sa sauvegarde.

LE MATIN