Actualité Agadir et région: Carnet de route : En allant vers Agadir

Posté par: Visiteursur 29-11-2007 21:50:00 2534 lectures La dernière étape du circuit européen de Bodyboard s’est déroulée du 23 au 26 novembre 2007 dans la ville d’Agadir. Retour sur un voyage de presse au Maroc, riche en rencontres.

Adieu la grève

Le froid naissant et menaçant du mois de novembre, fini ! Les embouteillages sans fin à Paris et dans ses environs, terminés ! Les métros à l’arrêt, également. Les RER bondés, les grévistes et les usagers des transports en commun qui ont le moral dans les chaussettes, c’en est fini aussi ! Quelle est loin la grogne sociale ! Agadir, dans le sud-ouest marocain, là où se pose l’avion, c’est autre chose. Trois heures de vol suffisent à changer un homme, un climat et un moral. Si la France a vendu des Trains à Grande Vitesse (TGV) au Royaume du Maroc, les grèves ne faisaient vraisemblablement pas partie du lot. Tant mieux, car comme c’est bon de se croire au bout du monde.



Bonjour Agadir
Première impression : la ville - aux 850 000 habitants - est immense, en voie de modernisation et d’un calme atlantique. « Le grenier fortifié », en langue berbère, se décompose en plusieurs quartiers, populaires, pour les classes moyennes, touristiques et résidentiels. En fonction de la qualité du pouvoir d’achat, il semblerait que la verdure soit plus verte que celle de son voisin, même si les grandes artères de l’agglomération voient des plantations de palmiers disposés en ordre régulier en leur centre.

La tout n’est qu’ordre et beauté...
Le minibus affrété conjointement par le ministère du tourisme et la Fédération royale marocaine de surf file droit, vers l’hôtel accueillant journalistes et bodyboarders, à travers une ville dans l’ensemble propre et où les logements collectifs sont érigés à hauteur d’homme. Rien ne heurte vraiment la vue du quidam. Pas de nervosité intempestive, la circulation est fluide et les échanges verbaux cordiaux. Puis, les policiers veillent au grain.

Images d’Agadir
Les Gadiris sont aimables et affables et vaquent simplement à leurs occupations. L’hospitalité ici n’est pas un vain mot. Autant on peut se savoir touriste mais jamais étranger et malvenu. Des images marquantes de cette ville reconstruite après 1960, date de son terrible tremblement de terre, il y en a. Telles ces femmes couvertes de saris bariolés quand ce n’est pas le hidjeb, cet homme, sur le bas côté de la route et près de son âne, qui se prosterne, en direction de La Mecque, pour effectuer une de ses cinq prières quotidiennes, ce sentiment d’entrer dans le ventre d’une ville dynamique et en pleine mutation ou encore ces couleurs ocres et marrons omniprésentes autour de soi...

Objet de convoitise des jeunes surfers et des bodyboarders, la recherche du fameux spot de Taghazout est constante. Quand le vol de la compagnie Royal-Air Maroc se posé sur la piste de l’aéroport Al-Massira d’Agadir, il est impossible d’échapper à l’immensité de la mer et aux kilomètres de routes et de bâtiments en phase de construction. Les chantiers ne manquent pas, sauf peut-être quelquefois de cohérence et de matériaux un peu plus nobles - le Maroc peut pourtant s’enorgueillir de posséder l’un des savoir-faire artisanaux les plus anciens et les plus réputés de la planète.

Ah la mer !
Puis apparaît au loin le front de mer avec ses cafés-restaurants, ses hôtels. Touristes et Gadiris déambulent, seuls ou en amoureux, en humant l’air de l’après-midi quand d’autres sur la plage prennent un moment de liberté en jouant au football. A l’hôtel Anzine, le voyageur a le loisir d’admirer, des étages les plus élevés de l’immeuble, la Casbah, construite en 1572, une veille forteresse actuellement en restauration. Il est également possible de voir, outre la magnifique baie d’Agadir, le port de pêche, de commerce et de plaisance. Redescendu de ses rêves et la fenêtre de la chambre fermée, direction la compétition pour laquelle de nombreux journalistes ont fait le déplacement.

Un pays debout
Les bodyboarders européens et marocains sont en partance pour le petit village de pêche de Taghazout ; les journalistes aussi. Le cocon hôtelier derrière le minibus, on s’étonnerait presque de ne voir personne faire la manche dans les rues. Sur la route, l’engin est obligé de faire un écart pour ne pas écraser un « fou » assis sur l’itinéraire du spot 14. La pauvreté est là, mais la dignité aussi. Mais alors que penser de cet in-cro-ya-ble palais construit pour un richissime et puissant prince saoudien ? Caché derrière une muraille brune claire, longue d’environ trois à quatre minutes de conduite automobile, nul ne parvient à tourner le dos à tant d’ostentation. Qui ne serait pas jaloux ? Les pêcheurs d’Imrouane sans doute pas. Et pourtant...

Imrouane la noble
Imrouane, minuscule bourgade, nichée à 4 kilomètres au sud de Taghazout, dans l’immense baie d’Agadir. Son Pic du Diable (chut ! ne le dites pas trop fort...) lieu des futurs exploits des bodyboarders du circuit européen vaut largement un palais de sultan. Imrouane se singularise par une géologie désertique, presque romantique. Son terrain de football témoigne d’une aridité aiguë, ses bâtisses, parsemées, composées de matériaux hétéroclites et disparates aux couleurs rares attestent de la modestie des occupants. Ses chats et ses chiens sauvages sont d’une extrême gentillesse. Que penser alors de ces pêcheurs mélancoliques aux traits fortement marqués par les besogneuses sorties quotidiennes en haute mer...

A la rencontre du légendaire spot 14
C’est donc ici que vit le spot du kilomètre 14 de Taghazout ! Cette splendide vague qui a donné ses lettres de noblesse à la capitale du surf marocain et fait rêver tant de passionnés de la glisse du monde entier. Le touriste de passage peut lire la joie spontanée des jeunes marocains. Public attentif et très démonstratif, la jeunesse locale sait rendre hommage aux prouesses des champions par des applaudissements et des encouragements nourris.

Opération séduction du bodyboard
Discipline très proche du surf à l’infime différence que la planche est de plus modeste taille et que l’essentiel de la conduite se fait sur le ventre, le bodyboard séduit les curieux. Du village de Taghazout arrivent des mères et des pères de famille. Eux aussi, ils veulent assister au spectacle. A chaque manœuvre technique réussie d’un des body-boarders dans la houle, que ce soit un take off (l’attaque de la bonne vague), un El rollo (un tonneau effectué en utilisant la lèvre de la vague comme un tremplin), un reverse (rotation complète sur la planche) ou encore lors un Air roll spin (un El rollo aérien), on peut entendre s’élever des cris de satisfaction.

De bonnes vagues
Les bodyboarders et surfeurs marocains présents n’étaient pas les moins applaudis. Au contraire. Durant ces trois jours, les vagues étaient belles... et bien au rendez-vous. Les caprices du ciel n’ont à aucun moment terni cet instant magique, et les exploits des participants ont éclairé cette fête du bodyboard.

Succès total !
La Fédération européenne de surf a pu prendre acte de la réussite de la 4ème étape finale du Tour européen de Bodyboard d’Agadir. Les amoureux de la nature ont pu constater de leur côté les efforts accomplis pour garder la plage propre. L’envie était là. Avant de retrouver l’hôtel et la grisaille parisienne, un petit tour par le souk s’impose. Obligé !

RFO