Actualité Mondiale: Contrôle renforcé à la frontière Gaza-Egypte

Posté par: Visiteursur 31-01-2008 23:36:15 1111 lectures Le contrôle s'est renforcé jeudi à la frontière de l'Egypte avec la bande de Gaza, au moment où une délégation du mouvement palestinien Hamas rencontrait au Caire des dirigeants égyptiens.

Pour la première fois depuis neuf jours, des forces de sécurité égyptiennes et du Hamas ont interdit, en parfaite coordination, les véhicules palestiniens de traverser la frontière à Rafah, selon une journaliste de l'AFP sur place.


"L'ordre est tombé ce matin, il semble bien qu'il y ait un accord", a affirmé un policier du Hamas, posté devant la "porte de Salaheddine", l'un des deux points d'accès restant ouverts à Rafah, ville à cheval entre la bande de Gaza et l'Egypte.

Mais le flux des piétons se poursuivait dans les deux sens, ralenti par une pluie battante, et désormais fortement canalisé de part et d'autre de la frontière qu'avaient ouverte à coups d'explosifs des activistes islamistes il y a une semaine.

Seules des camionnettes égyptiennes bourrées de marchandises étaient encore autorisées à emprunter la "porte du Brésil", un autre point d'accès à Rafah. Toutes les brèches ont été colmatées par des grillages et fils de fer barbelés par les forces égyptiennes.

Depuis le week-end, les autorités égyptiennes ont repris peu à peu le contrôle de cette frontière, seule fenêtre sur l'extérieur de la bande de Gaza, où vivent 1,5 million de Palestiniens sur 362 km2.

En réplique aux volées de roquettes s'abattant sur le sud d'Israël, Israël a imposé un blocus à la bande de Gaza le 17 janvier.

Après la destruction partielle de la clôture frontalière par des activistes islamistes le 23 janvier, des centaines de milliers de Palestiniens s'étaient rués à travers la frontière pour acheter tout ce qui était possible en Egypte. Une pénurie de stocks est peu à peu organisée par les autorités égyptiennes pour dissuader les Palestiniens de venir en Egypte.

Mais des commerçants égyptiens parviennent cependant toujours à se réapprovisionner, affirmant contourner, par différents moyens, y compris la corruption, les barrages policiers mis en place à l'entrée du Sinaï égyptien.

Simultanément, des pourparlers se sont engagés dans la matinée au Caire entre une délégation du Hamas, conduite par son chef en exil, Khaled Mechaal, et des responsables égyptiens, dont le patron des services secrets, Omar Souleimane.

"Les entretiens ont commencé avec les dirigeants égyptiens, ils seront longs et porteront sur tout, y compris le contrôle de Rafah", a indiqué Fawzi Barhoum, un porte-parole du Hamas qui a pris le contrôle de Gaza en juin 2007 après avoir défait les forces loyales au président Mahmoud Abbas.

La veille, M. Abbas a campé sur ses positions, rejetant un dialogue avec le Hamas, après un entretien au Caire avec le président Hosni Moubarak.

"Le Hamas doit revenir sur son coup d'Etat et accepter la légitimité (de l'Autorité palestinienne) et des élections anticipées. Alors, les coeurs et les esprits seront ouverts à un dialogue", a dit M. Abbas.

Le scénario sur la table est celui d'une reprise du contrôle de la frontière par l'Autorité Palestinienne, seule entité reconnue par la communauté internationale.

La Ligue arabe lui a donné son appui, tout comme l'Union européenne --qui a dit être prête à renvoyer au terminal de Rafah sa mission de 92 observateurs-- et les Etats-Unis.

Un responsable israélien a affirmé qu'Israël ne "s'opposerait pas" à un éventuel arrangement entre M. Abbas et l'Egypte.

Mais le Hamas refuse tout contrôle israélien ou présence internationale au terminal de Rafah, le schéma prévu après le retrait israélien de Gaza en septembre 2005.

"Le Hamas n'acceptera rien de moins qu'un rôle principal au terminal de Rafah" s'il venait à rouvrir, a dit un porte-parole à Gaza, Sami Abou Zouhri.

AFP