Santé: Une vaste étude confirme l'efficacité du vaccin contre le cancer utérin

Posté par: Visiteursur 10-05-2007 14:53:00 1473 lectures L'efficacité du premier vaccin contre le cancer du col de l'utérus est confirmée par une vaste étude internationale dont les résultats, publiés mercredi, montrent une protection contre les papillomavirus responsables de la plupart des tumeurs utérines.

Ce cancer est le deuxième cancer le plus meurtrier chez les femmes dans le monde avec 240.000 décès par an. Près de 500.000 cas sont diagnostiqués annuellement dans le monde.


L'étude relative au vaccin Gardasil du groupe pharmaceutique américain Merck, commercialisé depuis 2006, a porté sur plus de 12.000 jeunes femmes de 15 à 26 ans, non-infectées par ces papillomavirus, dans une dizaine de centres hospitaliers dans 13 pays. La moitié d'entre elles a été vaccinée, l'autre a reçu un placebo.

"Il s'agit du premier vaccin conçu spécifiquement contre le développement d'un cancer. Cet essai clinique a montré que le vaccin est efficace à 98% et sans danger comme le montre la rareté des cas d'effets secondaires sévères", a souligné le Dr Kevin Ault, professeur de gynécologie à Atlanta (Géorgie, sud), qui a participé à l'élaboration du vaccin et à l'étude.

Le Gardasil permet de développer une immunité contre quatre types de papillomavirus humains (6, 11, 16 et 18), selon les auteurs de l'étude parue dans le New England Journal of Medicine daté du 10 mai.

L'essai a montré que le vaccin était efficace à près de 100% contre les types 16 et 18, responsables de 70% des cancers utérins. Le Gardasil a aussi été efficace contre les types 6 et 11 qui causent 90% des verrues de l'anus et des organes génitaux.

"Bien que ce vaccin donne des résultats remarquables, son efficacité est limitée par le fait que tous les cancers utérins ne sont pas provoqués par des papillomavirus et que la vaccination doit être faite très tôt chez les jeunes filles (dès 9 ans) avant qu'elles ne deviennent infectées" par des relations sexuelles, selon le Dr. Lindsey Baden, auteur d'un éditorial dans le New England Journal of Medicine.

Ce sujet est sensible parmi les groupes religieux conservateurs aux Etats-Unis, partisans de la chasteté. Ils ont organisé à la fin 2006 une campagne nationale contre un projet de vaccination obligatoire des enfants défendu par le gouverneur républicain du Texas, Rick Perry.

Ce tollé avait forcé au début de l'année le groupe Merck à mettre fin à sa campagne de lobbying de son vaccin auprès des Etats.

La FDA, l'agence américaine des médicaments, a cependant autorisé la mise sur le marché du Gardasil pour les jeunes filles de 9 à 26 ans.

Les Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC) recommandent que les 30 millions de jeunes filles et femmes âgées de 11 à 26 ans aux Etats-Unis soient vaccinées.

Ce vaccin pourrait aussi empêcher certains cancers de la gorge. Une autre étude publiée également mercredi dans le New England Journal of Medicine montre que les personnes ayant une infection buccale avec des papillomavirus avaient 32 fois plus de risques de développer un cancer de l'oropharynx, situé à l'arrière de la langue.

Mais si ces personnes ont des relations bucco-génitales avec plus de six partenaires durant leur vie, le risque augmente considérablement, a constaté le Dr. Maura Gillison de la faculté de médecine Johns Hopkins (Maryland, est), principal auteur de cette recherche.

Cette étude montre aussi que le fait de fumer ou de boire de l'alcool n'a pas accru les risques de cancer de la gorge chez ceux ayant une infection de la bouche avec des papillomavirus. "C'est bien le virus qui provoque le cancer", estime ce médecin.

Source : AFP