Economie: Le sort du thon rouge se décide à Agadir

Posté par: Visiteursur 14-11-2012 11:10:36 813 lectures Une discussion s'ouvre à Agadir ce lundi, entre 48 pays pour décider des quotas de thon rouge.

C’est Ă  Agadir que va se jouer le sort du thon rouge, cette semaine. Les 48 pays chargĂ©s de gĂ©rer la pĂȘche des thonidĂ©s, se rĂ©unissent du 12 au 19 novembre. Ils vont devoir dĂ©cider des prochains quotas de thon rouge. AprĂšs ĂȘtre tombĂ© Ă  des niveaux menaçant sa survie, le nombre de spĂ©cimens de cette espĂšce emblĂ©matique de la MĂ©diterranĂ©e semble sur la voie du salut.


Les quotas des deux prochaines années, enjeu d'Agadir

Le comité scientifique de la Cicta (Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique) a indiqué début octobre que les stocks étaient en voie de rétablissement. Une bonne nouvelle, toutefois assortie de larges réserves sur "la vitesse et l'ampleur de cette hausse".

Quel contraste avec les annĂ©es 2008/2009, lorsque les ONG et certains pays, persuadĂ©s que les excĂšs des annĂ©es 90 et 2000 Ă©taient en train de conduire Ă  l'extinction de l'espĂšce, appelaient Ă  une interdiction pure et simple de la pĂȘche.

Plus de 50.000 tonnes par an Ă©taient pĂȘchĂ©s dans les annĂ©es 90. Et par la suite, les premiers quotas n'Ă©taient pas respectĂ©s. Si l'idĂ©e d'un moratoire n'a pas Ă©tĂ© retenue par la Cicta, cette organisation inter-gouvernementale s'est rĂ©solue Ă  rĂ©duire drastiquement les volumes de pĂȘche permis.

En 2008, le quota était encore de 28.500 tonnes, puis est passé à 22.000 tonnes en 2009, à 13.500 tonnes l'année suivante, avant de descendre à 12.900 tonnes en 2011 et 2012.

Les quotas des deux prochaines années sont le principal enjeu de la réunion de la Cicta à Agadir. La Cicta réunit l'UE, les Etats-Unis, le Canada, le Japon, plusieurs pays méditerranéens comme le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, l'Egypte, et la Syrie, ainsi que le Mexique, la NorvÚge, l'Islande ou le Brésil.

"Ce n'est pas le moment de baisser la garde"

Son comité scientifique recommande un maintien des quotas actuels: 12.900 tonnes pour la Méditerranée et 1.750 tonnes pour l'Atlantique ouest, dans le Golfe du Mexique.

En réunion pléniÚre, les pays membres pourront suivre cet avis à la lettre ou pas. Les ONG ont tout de suite réclamé le statu quo.

"Si les données sont exactes, on aurait une récupération plus rapide que prévu", souligne Rémi Parmentier, expert auprÚs de Pew Environnement. "Mais les auteurs de l'avis disent qu'il y a tellement d'incertitudes sur la solidité des données que ce n'est pas le moment de baisser la garde", s'empresse-t-il d'ajouter.

"Les scientifiques de la Cicta ont clairement recommandĂ© de ne pas relever les quotas pour permettre de rĂ©tablir durablement les stocks au cours des dix prochaines annĂ©es", explique Sergi Tudela, responsable pĂȘche au World Wide Fund (WWF).

M.R. avec AFP