Economie: RĂ©sultats ONA; Les mines reprennent de plus belle

Posté par: Visiteursur 26-09-2006 01:09:50 1543 lectures • Le résultat net double… encore
• Activités financières : Locomotive de croissance


Le groupe ONA clôture le premier semestre 2006 sous le signe de l’expansion. Ces réalisations trouvent leur salut dans le pôle activités financières, dominé par Attijariwafa bank et Axa Assurance Maroc. Les deux filiales sont de loin les plus importants contributeurs au chiffre d’affaires et au résultat net. Ces performances sont confortées par la reprise remarquable des activités minières qui deviennent même financièrement rentables.

En dépit des différends stratégiques, la distribution poursuit son ascension lentement mais sûrement. En revanche, les filiales agroalimentaires n’arrivent toujours pas à rallier leurs performances d’antan, bien que leur résultat net soit en progression. Elles peinent toujours à gérer la concurrence, le renchérissement et la rareté des ressources. A noter que le groupe ONA entreprend une phase d’investissements massifs dans le segment des «relais de croissance» qui comprend Maroc Connect et Nareva (environnement). Ce panorama de croissance a finalement donné lieu à un chiffre d’affaires consolidé en hausse de 9% à 13,57 milliards de DH. La maîtrise des coûts de production a sensiblement boosté le résultat d’exploitation, qui n’inclut pas les filiales financières. Cet indicateur ressort à 919 millions de DH en progression de 51,9%. Grâce à ces réalisations, le résultat net part du groupe a évolué dans des proportions similaires au chiffre de décembre 2005. Il a en effet doublé passant de 306 millions de DH au premier semestre de l’année dernière à 616 millions de DH fin juin 2006. Ces performances ont été dévoilées vendredi dernier lors de la séance traditionnelle de présentation des résultats semestriels. Etaient présents à cet événement tous les patrons des filiales du groupe, à l’exception de Khalid Oudghiri, PDG d’Attijariwafa bank.

Les performances concluantes du groupe Attijariwafa bank (cf. notre édition du 19 septembre 2006 www.leconomiste.com) sont une fierté pour l’ONA et son PDG Saâd Bendidi. Cette filiale devient la locomotive de croissance du groupe. Mais il n’est pas question de réduire son intérêt pour les autres domaines d’activité stratégiques. «Le groupe ONA est un opérateur industriel multipolaire. De ce fait, il n’y a pas lieu de faire des arbitrages entre les différentes activités», souligne-t-il.

Par ailleurs, le management de l’ONA n’a pas encore tranché par rapport au désengagement de la compagnie Axa Assurance Maroc. «Les réflexions stratégiques reliées à notre part dans le capital d’Axa Assurance Maroc n’affectent pas le développement de son activité. Pour le moment, nous profitons des réalisations de cette compagnie à hauteur des 49% de son capital que nous détenons», précise Bendidi.

En effet, Axa Assurance Maroc poursuit sa politique commerciale agressive qui lui confère une performance soutenue. Son résultat net mis en équivalence s’établit à 225,3 millions de DH, soit plus du double du chiffre de juin 2005.

Le fait marquant de ce semestre est incontestablement le regain de profitabilité des exploitations minières. Cela est principalement lié aux performances opérationnelles du groupe Managem. Les teneurs exploitées en or et calamine ont augmenté, et l’exploitation de l’argent et de la fluorine s’est enrichi à la suite de la découverte de nouveaux gisements. De plus, le groupe minier a restructuré ses positions de couverture sur les métaux de base (zinc, plomb et cuivre), l’argent et l’or, par le biais d’un relèvement des cours d’engagement. A noter que Manangem s’est doté d’une filiale basée en Suisse. Elle sera chargée de la commercialisation de ses produits, en remplacement d’un partenaire en cessation d’activité.

Côté résultats, le chiffre d’affaires de l’activité a progressé de 28% à plus d’un milliard de DH. Le résultat d’exploitation est passé de 3,2 millions de DH en juin de l’année dernière à 130,4 millions de DH au terme du premier semestre 2006. Ces performances conjuguées aux gains de changes ont permis au RNPG (résultat net part du groupe) de sortir du rouge pour s’établir à 10,4 millions de DH contre une perte de 51,2 millions de DH en juin 2005.

Les filiales agroalimentaires de l’ONA sont résolument mal en point. Entre l’exacerbation de la concurrence, la hausse des cours des matières premières (sucre, poudre de lait, fioul…) et la rareté des ressources, pour certaines activités, ce domaine d’activité stratégique (DAS) est des moins rentables.

Dans ce contexte défavorable, La Centrale Laitière et Bimo arrivent à réaliser des résultats nets en progression. Ces deux entreprises profitent de leur agressivité commerciale et de leur politique d’innovation soutenue. Mais elles demeurent confrontées à une forte concurrence des biscuits d’entrée de gamme importés et des producteurs laitiers locaux en forte croissance.

En revanche, Cosumar et Lesieur Cristal ont terminé le semestre sur une baisse sensible des résultats. Mis à part la concurrence de Savola, Lesieur a subi une perte conséquente liée à l’achat d’un stock d’huile d’olive à prix élevé juste avant l’effondrement des cours mondiaux de cette denrée. Cosumar, elle, est en proie à la flambée du sucre brut et des intrants énergétiques. C’est ce qui a d’ailleurs motivé la dernière hausse des prix du sucre. Par ailleurs, les filiales spécialisées dans le secteur de la pêche (Groupe Monégasque, Marona, CCO…) souffrent toujours d’une grave pénurie de la ressource.

Le chiffre d’affaires global de ces activités a baissé de 0,6% à 6,44 milliards de DH. Quant au RNPG, il a progressé de 21,3% à 95 millions de DH grâce aux performances de Centrale Laitière et de Bimo et la cessation d’activité de Marost (conserves de poisson).

Les activités de distribution au Maroc et à l’étranger maintiennent leur cadence d’amélioration. Les deux enseignes de grande distribution Marjane et Acima se portent bien. «La stratégie de développement va bon train en dépit des manœuvres stratégiques entre les actionnaires du groupe», précise le PDG de l’ONA. Cela veut dire clairement que le différend apparu l’année dernière (cf. www.leconomiste.com) entre Marjane et Auchan n’est pas encore tranché. Mais Bendidi a préféré ne pas revenir sur le dossier. Cela étant, le premier semestre a été marqué par l’ouverture d’un deuxième hypermarché Marjane à Marrakech et d’un supermarché Acima à Casablanca (bd Emile-Zola). Le chiffre d’affaires des deux enseignes ressort ainsi à 3,17 milliards de DH, en amélioration de 20% pour un résultat net qui bondit de 31,8% à 31,1 millions de DH.

Outre la grande distribution, la part de marché de Sopriam a baissé de 5,4 points à 21,7%, à cause de la concurrence asiatique et du succès de Dacia. Une contreperformance que relativise le président du groupe. «Cette perte est plutôt tributaire des volumes. Les ventes de voitures ayant enregistré de fortes progressions au premier semestre 2006», explique-t-il. Cela dit, le chiffre d’affaires a quasiment stagné (+1,5% à 1,22 milliard de DH). En dépit de la progression significative du résultat d’exploitation (+14,5% à 89,2 millions de DH), le résultat net a fléchi de 6,1% à 40,3 millions de DH. Par ailleurs, le groupe Optorg consolide ses positions en Afrique comme au Maroc. Il a clôturé le premier semestre avec un chiffre d’affaires de 1,5 milliard de DH (+19,9%) et un RNPG de 58,8 millions (+63,8%). La phase de réflexion sur les métiers d’avenir à l’ONA est bel et bien révolue. Le groupe met la main à la poche pour que ces activités puissent passer en rythme de croisière.

Durant le premier semestre, la structure financière du nouvel opérateur de télécom Maroc Connect a profondément changé après l’entrée de la SNI dans son capital à hauteur de 49%. «Cette opération vise à associer le holding financière SNI au développement de Maroc Connect. Cela permettra au groupe ONA de bénéficier d’une assistance financière solide pour mener à bien ce projet», note Bendidi. Par ailleurs, le conseil d’administration de Nareva a validé des augmentations de Capital de ses filiales. Les indicateurs financiers de ce deux entités traduisent clairement les investissements consentis. En dépit de la progression du chiffre d’affaires (+15,4% à 48,8 millions de DH), le résultat net est passé de -1,1 millions de DH en juin 2005 à -16,2 millions à la même période de cette année.

Immobilier : Tandem ONA Emaar

La filiale immobilière du groupe ONA, ONAPAR, est engagée dans des projets de grande envergure avec le géant emirati Emaar. Il s’agit du complexe touristique de Bahia Bouznika, dont les études d’avant-projet sont achevées et les projets Amelkis II et III ou les travaux sont en marche. ONAPAR poursuit en outre la vente de ses projets immobiliers à Cabo Negro.

Par ailleurs, les grands chantiers structurants de l’ONA vont bon train. Le groupe poursuit la mis en œuvre du Projet Synergies qui lui permettra de gagner 87 millions de DH sur les achats en année pleine. Le groupe œuvre par ailleurs à finaliser sa cartographie des risques (projet Risk Management) et son basculement vers les normes IFRS. Il est aussi en train de mettre en place un système de reporting financier unifié. Ces investissements pèsent toujours aussi lourd sur les réalisations du holding. Son résultat net ressort à -112 millions de DH.

Source : L'Economiste